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HISTOIRE DE L' ESCLAVAGE EN OCCIDENT 4ème PARTIE

1661- Une allusion à l'esclavage entra dans une loi en Virginie et cette loi ciblait les serviteurs blancs, à ceux qui s'enfuyaient avec un serviteur noir. L'année suivante, la colonie fit un pas de plus en indiquant que les enfants nés d'union mixte seraient libres ou esclaves selon le statut de leur mère1.

Les autorités de Virginie ont noté que des serviteurs sous contrat ont préparé une rébellion et les fonctionnaires du Maryland firent face à une grève(1663).

Après 1691, des esclaves noirs affranchis furent bannis de Virginie.

1662- Une loi de Virginie assumait que les Africains étaient serviteurs pour la vie.

Citant un texte de loi de Virginie de 1662 prévoyant que "les enfants nés de père anglais sur une femme noire seraient esclaves"1. De la fin du dix-septième siècle au début du dix-huitième siècle, plusieurs législatures coloniales adoptèrent les mêmes lois lesquelles allaient à l'encontre de la loi usuelle commune par présomption que le statut de l'enfant était déterminé par celui du père. Ces lois facilitaient la reproduction d'esclaves d'une part avec le corps des femmes noires et permettaient pour les propriétaires d'esclaves d'autre part à reproduire leur propre force de travail.(les métis esclaves étaient souvent les enfants du maître; noter que dans les colonies des pays latins, les métis étaient pour la plupart affranchis).

Il était une sagesse conventionnelle dans le Sud que la meilleure façon d'avoir un bon domestique était de l'élever. Souvent, les enfants étaient pris à leurs parents pour dormir dans la grande maison aussi bien pour manger, travailler et jouer là. Leur famille était remplacée par la famille des propriétaires avec un rang clairement défini.

Les lois de Virginie (1662, 1691, 1705), ces textes de lois développèrent la réglementation de la vie sexuelle et de la reproduction des serviteurs sous contrat et des esclaves; l'institution de l'esclavage et le racisme prenaient de plus en plus d'importance.

Comme les peines devenaient de plus en plus pénibles! Comme les punitions différaient selon leur genre!

Le premier texte de loi connu de Virginie punissant les relations sexuelles était promulgué en 1662. En 1691, la Virginie a promulgué un texte de loi punissant le mariage interracial. Les lois contre le métissage et les interdictions étaient souvent la manifestation légale violente d'un tabou contre les relations sexuelles entre les femmes blanches et les hommes noirs. La punition en 1691 pour le mariage entre un Anglais ou un individu blanc et un Noir, mulâtre ou Indien était le bannissement et le déménagement de la Virginie pour toujours.

L'esclavage aux États-Unis était régi par un volumineux corps de lois développé entre 1660 et 1860. Chaque état possédait son propre code concernant l'esclavage et un corps des décisions des tribunaux. Tous les codes faisaient de l'esclavage une condition permanente héritée de la mère et définissaient les esclaves comme propriétés, usuellement dans les mêmes termes que ceux appliqués dans les biens immobiliers. Les esclaves étant propriétés ne pouvaient pas être propriétaires ou être une partie dans un contrat. Depuis que le mariage était une forme de contrat, aucun mariage d'esclave n'avait d'existence légale. Tous les codes avaient aussi une partie régulant les Noirs libres qui étaient sujets aux contrôles de leurs mouvements et de leurs emplois et la loi exigeait souvent que les affranchis devaient quitter l'état.

Les esclaves inculpés pour crimes en Virginie étaient jugés par un tribunal spécial sans jurés créé en 1692. Le but des tribunaux n'était pas de garantir un procès en bonne et due forme mais de faire un exemple rapidement; "Ces esclaves qui ont attaqué un Blanc ou une propriété usuelle avec un but et non juste par impulsion" écrit Philip J. Schwarz, un professeur de l'Université du Commonwealth de Virginie qui s'est intéressé aux tribunaux d'esclaves. "Beaucoup de meurtres, empoisonnements, vols, incendies criminels et tentatives de rébellion étaient une volonté de s'opposer au maintien de l'esclavage". Les tribunaux avaient recours aux terribles punitions pour imposer à nouveau l'autorité des Blancs. Les esclaves qui avaient commis des crimes étaient pendus ou brûlés au bûcher ou démembrés et castrés ou brûlés au fer rouge en plus des coups de fouet habituels. La peur des Blancs d'une rébellion noire était constamment sous-jacente.

1663- Les colons du Maryland firent passer une loi stipulant que tous les Noirs importés auraient le statut d'esclave. Les femmes blanches qui se mariaient avec un esclave noir seraient esclaves durant la vie de leur époux. Ironiquement, les enfants nés d'une servante blanche et d'un Noir ont le statut d'homme libre; loi de 1681.

La première conspiration sérieuse enregistrée dans l'Amérique coloniale arriva en Virginie. Un serviteur révéla un complot de serviteurs blancs et d'esclaves noirs dans le conté de Gloucester en Virginie.

1664- L'esclavage était autorisé par la loi; les esclaves devaient servir toute leur vie. Le Maryland passa une loi rendant obligatoire la servitude des Noirs pendant toute leur vie pour annuler les avantages d'une loi précédente établie en Angleterre laquelle accordait la liberté dans certaines conditions comme la conversion au christianisme. Des lois similaires sont promulguées plus tard dans le New York, le New Jersey, les Carolines et la Virginie.

La loi interdit aussi le mariage entre les femmes blanches et les hommes noirs. Cette loi particulière restera encore en effet trois cents ans et entre 1935 et 1967, la loi fut étendue et interdisait le mariage de Malaysiens avec des Noirs ou des Blancs. La loi fut finalement abrogée en 1967.

Il y avait eu quelques mariages entre des femmes blanches et des esclaves en 1664 quand le Maryland fit passer une loi laquelle faisait d'elles et de leurs enfants métis des esclaves pour la vie notant que "diverses femmes anglaises nées libres, oublieuses de leur condition de femmes libres et de la disgrâce de notre nation due au mariage avec des esclaves nègres."

Dans toute la période coloniale, l'opposition à l'esclavage parmi les Américains blancs était nulle. Les colons au dix-septième et au début du dix-huitième siècle sont arrivés brusquement de sociétés pleines de clivages et dans lesquelles les riches exploitaient sauvagement les membres des classes inférieures. Il manquait  la conviction des générations postérieures en  l'égalité de la nature humaine; ils voyaient peu de raisons de remettre en question l'asservissement des Africains. Comme ils cherchaient à modeler une main d'œuvre docile, les planteurs eurent recours aux mesures répressives et cruelles qui incluaient l'usage du fouet et du marquage au fer rouge.

Deux jours avant l'embarcation, la tête de chaque homme et femme était soigneusement rasée et si le vaisseau appartenait à plusieurs propriétaires, la marque de chacun d'entre eux était imprimée sur le corps de leur nègre. Cette opération était réalisée avec des morceaux de fils d'argent ou de petits fers représentant les initiales du marchand; le fer était chauffé juste assez pour cloquer la peau sans la brûler. Quand tout le vaisseau était la propriété d'un seul marchand, le marquage était dispensé. "Au jour fixé, les baraquements ou l'enclos des esclaves rendus joyeux par l'abondante nourriture, marquait les dernières heures des nègres dans leur pays natal. Le festin terminé, ils accostaient au vaisseau dans des pirogues et quand ils touchaient le pont, ils étaient entièrement déshabillés tant les femmes que les hommes si bien qu'ils quittaient l'Afrique dans la tenue de leur naissance. Cette précaution, bien entendu, était indispensable; étant nus durant tout le voyage, c'était le seul moyen de préserver leur propreté et leur santé. On leur ordonnait immédiatement de descendre dans cet état, les hommes dans la soute et les femmes dans la cabine. Tant garçons que filles étaient, jour et nuit gardés sur le pont, où leur seule protection des éléments était une voile par beau temps et une bâche par temps épouvantable."A l'heure du repas, ils étaient répartis par groupes de dix . Trente ans auparavant, quand le commerce d'esclaves espagnol avait été légal, les capitaines étaient plus cérémonieux et religieux qu'à présent et c'était à cette époque, la coutume de faire dire l'action de grâce avant le repas et les remerciements après. De nos jours, toutefois, ils ont été dispensés de ces rituels... Ceci dit, un seau d'eau salée était apporté à chaque groupe pour servir de lave-doigts et pour se laver les mains. Après ceci, on servait des haricots selon l'habitude tribale des nègres puis un choix entre du riz, un féculent ou de l'igname. Pour qu'il n'y eût point d'inégalité entre les Noirs pour le partage de la nourriture, un surveillant leur donnait des ordres avec des mouvements de mains, s'ils devaient se laver les mains ou manger.

1. Cette loi sera reprise en France par Colbert en 1685.

Ce texte a été traduit de l'anglais par Jean-Pierre Pazzoni sur le site américain: http://innercity.org/holt/slavechron.html

Histoire de l'esclavage 5ème partie

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