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HISTOIRE DE L' ESCLAVAGE EN OCCIDENT 5ème PARTIE

"Au coucher du soleil, le processus d'arrimage des esclaves pour la nuit commençait. L'officier en second et le maître d'équipage descendaient dans la soute, fouet à la main, alignaient les esclaves à leur place habituelle; ceux du côté droit du vaisseau faisaient face à l'avant, gisant sur les genoux de l'autre, ceux qui était à la gauche du vaisseau, étaient arrimés de la même façon, le visage tourné vers la poupe. Chaque nègre était allongé sur son côté droit pour faciliter le travail du cœur. Une attention particulière, pour l'attribution des places, était portée sur la taille des esclaves; les plus grands étaient alignés dans la partie la plus large du vaisseau, les plus petits et les plus jeunes étaient logés vers l'avant. Quand la cargaison était importante et que le pont inférieur était plein à craquer, le surnombre était placé sur le pont supérieur, lequel était couvert par sécurité avec des planches pour le protéger de l'humidité. Une discipline stricte était de la plus grande importance sur les bateaux négriers pendant la nuit, bien sûr, chaque nègre voulant  s'adapter comme s'il était un  passager. Pour assurer un parfait silence durant la nuit, un esclave était choisi comme vigile dans chaque groupe de dix et on lui donnait un fouet à neuf lanières pour renforcer son autorité. En rémunération de ses services, lesquels, à l'en croire étaient admirablement accomplis même quand le fouet était nécessaire, on le décorait d'une vieille chemise et de pantalons tachés. Des bûches étaient distribuées aux dormeurs mais ce luxe n'était jamais accordé tant que la bonne humeur des nègres n'était pas établie, les esclaves ayant souvent tenté de se mutiner en se servant de ces oreillers comme armes. 

Quand les vaisseaux arrivaient au port de destination, les nègres étaient encore exposés nus ensemble aux yeux de cette foule et à l'examen de leur acquéreurs. Puis, ils ne devaient plus se voir, étant séparés et conduits vers les plantations de leur maître respectif. Ici, vous pouviez voir des mères accrochées à leurs filles mouillant leurs seins nus de leurs larmes et des filles se cramponnant à leurs parents jusqu'à ce que bientôt le fouet d'un sbire les obligeât à se séparer. Que pouvait-il y avoir de plus épouvantable que les conditions dans lesquelles ces gens entraient en Amérique? Bannis de leur pays, séparés de leurs amis pour toujours, privés des habitudes de leur façon de vivre, ils étaient réduits dans un état rare, comparable à celui des bêtes de somme. En général, quelques racines, pas les meilleures, usuellement des ignames ou des patates étaient leur nourriture et deux loques pour vêtements qui ne les protégeaient ni du soleil le jour, ni du froid la nuit. Leur sommeil était très court, leur travail continuel et fréquemment au dessus de leurs forces, si bien que la mort libérait beaucoup d'entre eux avant qu'ils aient vécu la moitié de leurs jours. Aux Antilles, ils travaillaient du lever du jour à midi et de deux heures jusqu'à la tombée du jour; pendant ce temps, ils étaient accompagnés d'un contremaître, qui, s'il les trouvait trop lent ou s'il trouvait que quelque chose n'était pas bien fait, les fouettait sans merci, si bien que vous pouviez voir leur corps, longtemps après, marqués de cicatrices allant des épaules à la taille, ils souffraient jusqu'au soir avant de pouvoir se rendre à leurs quartiers pour dormir. Le travail terminé, ils avaient encore quelque chose à faire, comme donner à manger aux chevaux ou ramasser du bois pour la chaudière si bien qu'il était souvent minuit passé quand ils pouvaient rentrer chez eux. Si leur repas n'était pas préparé, ils étaient quelquefois appelés pour travailler encore avant qu'ils puissent apaiser leur faim. Ils n'avaient jamais d'excuse, s'ils n'étaient pas immédiatement sur le lieu du travail, ils devaient s'attendre à endurer la lanière du fouet. Le Créateur avait-il eu l'intention que la plus noble de ses créatures dans le monde visible dût vivre une telle existence? 

Le théologien méthodiste, John Wesley, décrivit comment les esclaves ont été généralement recrutés, transportés et traités en Amérique. 1. D'abord. De quelle manière étaient-il recrutés? Une partie d'entre eux par la filouterie. Les capitaines de bateaux de temps en temps invitaient des nègres à monter à bord et les emmenaient. Mais beaucoup plus ont été capturés par la force. Les chrétiens, accostant sur leurs côtes en saisirent autant qu'ils pouvaient en trouver, hommes, femmes et enfants pour les transporter en Amérique. Les Anglais commencèrent le commerce en Guinée au environ de 1551; d'abord, pour l'or et les défenses d'éléphants; mais bientôt après pour les hommes. En 1556, Sir John Hawkins navigua avec deux bateaux vers le Cap Vert, où il envoya quatre-vingt hommes sur le rivage pour capturer des nègres. Mais les indigènes s'enfuyant, ils s'écroulèrent plus loin et là, se postèrent sur la côte, pour "brûler leur ville et prendre les habitants". Mais ils rencontrèrent une telle résistance, qu'ils eurent sept hommes tués pour prendre dix nègres. Si bien qu'ils allèrent toujours plus loin jusqu'à ce qu'ils en eurent pris assez, ils les emmenèrent aux Antilles et les vendirent. 2. Quelque temps auparavant, les Européens avaient trouvé un meilleur procédé de se procurer des esclaves africains. Ils persuadèrent les Africains de se faire la guerre entre eux et de vendre leurs prisonniers. Jusque là, ils n'avaient eu que quelques guerres et étaient en général tranquilles et pacifiques. Mais les hommes blancs leur donnèrent l'exemple de l'ébriété et de la cupidité et les engagèrent à vendre leur prochain. Quelle immoralité! Jamais sans cette convoitise, leurs rois n'auraient été persuadés de vendre leurs sujets. Ainsi mister Moore, administrateur de la Compagnie Africaine en 1730, nous informa: "Quand le roi de Barsalli voulait des biens ou du brandy, il en faisait part au gouverneur anglais à James's Fort, qui immédiatement, envoyait un sloop. En attendant qu'il arrive, il se livra au pillage de quelques villes du voisinage et vendit des habitants pour les échanger contre les biens qu'il voulait. D'autres fois, il assaillait une de ses propres villes et se permettait de vendre ses propres sujets. Ainsi monsieur Brué dit: "J'ai écrit au roi (pas le même) que s'il avait un nombre suffisant d'esclaves, je traiterai avec lui. Il fit saisir trois cents personnes de son propre peuple et m'envoya un mot disant qu'il était prêt à me les livrer en échange des biens." Il ajouta: "Quelques indigènes sont toujours prêts," (quand ils sont bien payés) "ils ont été surpris et amenés par leurs propres compatriotes. Ils vont la nuit sans bruit et ils trouvent une case isolée, la cernent et ils emmènent tous les gens." Jean Barbot, un autre courtier français, dit: "Beaucoup d'esclaves vendus par les nègres sont des prisonniers de guerre ou pris dans des incursions qu'ils font dans les territoires ennemis. D'autres sont volés. L'abondance de petits Noirs des deux sexes sont volés par leurs voisins quand ils les trouvent sur le chemin, dans les bois ou encore dans les champs de mil à l'époque de l'année où leurs parents les laissent là toute la journée pour chasser les oiseaux qui dévastent les récoltes. La croyance que les parents vendent leurs propres enfants est absolument fausse: les Noirs ont une affection naturelle pour leurs enfants!

Les gens se demandent pourquoi les Africains eux-mêmes sont engagés dans le commerce des esclaves. Étant donnée la fonction de l'esclavage dans les sociétés africaines, l'origine de leur participation n'est pas trop difficile à comprendre.

"Je n'ai aucune hésitation en disant que les trois quarts des esclaves envoyés au large de l'Afrique sont le fruit de guerres indigènes, fomentées par la cupidité et la tentation de notre propre race. Je ne peux disculper toute nation commerçante avec cette critique "coup de balai".  Nous stimulons les passions du nègre en introduisant des besoins et des fantaisies que le simple indigène n'en avait jamais rêvé auparavant, pendant que l'esclavage était une institution de besoin domestique et de confort tranquille. Mais ce qui autrefois était un luxe a maintenant mûrit en nécessité absolue; ainsi cet HOMME, en vérité, est devenu la monnaie d'Afrique et le "doux légal" d'un commerce brutal."

1667- LOI III. Une loi déclarant que le baptême des esclaves doit les exempter des chaînes. (La promulgation de cette loi indique que le christianisme étaient important pour les Anglais). Les législateurs américains ont décidé que les esclaves nés en Virginie ne pouvaient pas devenir libres s'ils étaient baptisés mais les maîtres étaient encouragés à christianiser leurs travailleurs asservis.

1669- L'Assemblée Coloniale de Virginie a déclaré que si un esclave nègre mourait entre les mains d'un maître qui avait infligé une correction extrême pour vaincre son obstination, ce n'était pas un meurtre. Dans "Une loi au sujet de la mort imprévue des esclaves", l'homme de loi a pensé qu'un homme ne pouvait pas détruire délibérément sa propre propriété.

Au delà de la "loi notoire de correction de 1669", plusieurs autres lois de Virginie dépréciaient de plus en plus la vie des Africains, esclaves ou libres. Jadis, par exemple, les nouveaux esclaves baptisés pouvaient aller en justice pour obtenir leur liberté et souvent ils gagnaient leur procès. Ce droit fut réduit quand l'Assemblée déclara que le christianisme ne méritait pas la liberté. D'autres nouvelles lois disaient que les esclaves ne pouvaient pas se marier, avoir une propriété, avoir une arme, s'assembler en groupe ou quitter leur plantation sans laissez-passer signé par leur maître. Si les esclaves s'échappaient, ils pouvaient être chassés, tués et leur maître était alors indemnisé par le trésor public. Un esclave ou même un Noir libre ne pouvait frapper un homme blanc, voter, travailler dans un bureau ou témoigner contre un Blanc dans un tribunal.

Ce texte a été traduit de l'anglais par Jean-Pierre Pazzoni sur le site américain: http://innercity.org/holt/slavechron.html

Histoire de l'esclavage 6ème partie

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