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OLAUDAH  EQUIANO

"ILS EN EMPORTENT AUTANT QU’ ILS PEUVENT EN CAPTURER"

Olaudah Equiano, un Ibo du Nigeria, avait juste onze ans quand il fut enlevé comme esclave. Il fut détenu en Afrique de l’ouest pendant sept mois et puis fut vendu à des négriers britanniques, qui le transportèrent à La Barbade puis en Virginie. Après avoir été au service d’un officier de marine britannique, il a été vendu à un négociant Quaker de Philadelphie qui lui permit d’acheter sa liberté en 1766. Plus tard, il joua un rôle important dans l’abolition de l’esclavage.

"Mon père, en plus de posséder plusieurs esclaves, avait une famille nombreuse de sept enfants dont une sœur qui était la seule fille et soi-même. Comme j’étais le plus jeune des garçons, je fus le préféré bien sûr de ma mère et j’étais toujours avec elle; et elle se donnait du mal pour m’éduquer. J’ai été formé depuis mon plus jeune âge aux arts de l’agriculture et de la guerre. Et ma mère me décora avec des emblèmes comme on le fait avec nos plus grands guerriers. Je grandis ainsi jusqu’à l’âge de onze ans quand un évènement mit fin à ces jours heureux de la manière suivante:

Généralement, quand les adultes du voisinage étaient parti travailler loin aux champs, les enfants se rassemblaient pour jouer; et comme de coutume, un de nous grimpa sur un arbre pour voir si un assaillant ou un chasseur d’esclave arrivait; quelquefois, ils pouvaient profiter de l’absence de nos parents pour nous attaquer et emporter le plus d’enfants qu’ils pouvaient capturer. Un jour, alors que je surveillais en haut d’un arbre les lieux, je vis quelqu’un pénétrer sur le terrain de notre voisin, il y avait plusieurs garçons costauds à cet endroit. Immédiatement, je signalais la présence de cette fripouille et il fut entouré par les plus costauds des garçons qui le ligotèrent avec des cordes, si bien qu’il ne pouvait plus s’échapper jusqu’au retour des adultes. Mais hélas! Sous peu, ce sera mon sort d’être capturé et emmené sans qu’aucun adulte vint à la rescousse. Un jour, quand tout le monde s’en fut allé au travail comme d’habitude et seulement quand ma chère sœur et soi-même étions occupés à la maison, deux hommes et une femme entrèrent dans nos murs et se saisirent de nous deux et sans nous laisser le temps de pousser un cri ou de résister, ils nous empêchèrent d’ouvrir la bouche et partirent en courant nous entraînant avec eux dans le bois le plus proche. Là, ils attachèrent nos mains et nous emmenèrent aussi loin qu’ils purent jusqu’à la tombée de la nuit et nous parvîmes à une petite maison où les kidnappeurs se restaurèrent et passèrent la nuit. Nous n’étions pas attaché à ce moment là mais nous étions incapable de prendre une quelconque nourriture, écrasés par l’épuisement et le chagrin, notre seule consolation était de dormir ce qui soulagea notre malheur pour un moment."

OLAUDAH  EQUIANO 2ème Partie

Extrait de "The interesting narrative of the life of Olaudah Equiano or Gustavius Vassa the African" London, 1789. Traduit de l'anglais par Jean-Pierre Pazzoni.

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